La chanson celtique Mna na h’Éireann est tirée d’un texte de Peadar Ó Dornín, poète irlandais du XVIII° siècle.
La chanson est immortalisée et vulgarisée par la musique de Seán Ó Riada du groupe Ceoltóirí Chualann, en 1960.
On retrouve cette chanson épisodiquement dans le répertoire de Fred FANTAISIE, le chanteur celtique de Realta, bien qu’aucune interprétation n’ait encore été jouée en concert dans le groupe. On peut écouter la version en duo avec harpe.
Après différentes interprétations, cette chanson revient sur le devant de la scène avec l’album bretonne de Nolwenn LEROY.
Les interprétations
Ceoltóirí Chualann
La version originale de cette chanson par Seán Ó Riada (1931-71) et le groupe Ceoltóirí Chualann est une base simple de toutes les versions suivantes. Chant masculin, clavecin (ou épinette), tin whistle.
Le chant y est déjà bien affirmé et simple, comme les meilleures versions suivantes.
La mélodie fera son retour quelques années plus tard sous forme instrumentale, dans l’ambiance New Age des années 1970-80.
The Chieftains
Les Chieftains nous laissent une version simple instrumentale, qui servira de bande originale au film Barry Lyndon de Stanley Kubrick
Une mélodie de violon très posée et poignante, suivie par le thème à l’unisson au violon, au tin whistle, accompagnés à la harpe celtique
Mike Oldfields
Souvent inspiré de musique celtique, Mike Oldfields propose cette mélodie dans son environnement électro
Kate Bush
Pour faire le tour du sujet on peut rappeler la version Kate Bush, qui a participé à vulgariser cette chanson et qui marque un retour à la version gaélique, avec un accent lié à l’époque où on n’y faisait pas très attention.
Un peu terne, ni vraiment du Kate Bush, ni trad, ni pop, ni chantée de façon très touchante.
The Christians
Paroles en anglais sous le titre « Words ».
Le tube fait un carton dans les charts anglaise, malheureusement en aplatissant le rythme caractéristique qui fait le charme de cette chanson. Beaucoup de jeunes couples lui doivent alors leur premier slow.
Alan Stivell
Retour du chant en gaélique, avec une prononciation très raisonnable. Alan Stivell enrichit l’arrangement de harpe avec des harmonies plus changeantes.
Sinead O’Connor
La meilleure version reste incontestablement celle de Sinead O’Connor.
Premier couplet avec une voix directe et sensible sur un bourdon de synthé qui évoque les bourdons de uilleann pipes. Le violon et la harpe arrivent ensuite dans une version simple comme celle des Chieftains, suivis de la flute.
On pourra tout juste reprocher à cette version un manque d’effort de prononciation en gaélique.
Nolwen Leroy
Un virage à 180° mène Nolwenn Leroy des méandres de la pop aux rives de Bretagne et d’Irlande. Un album voué à l’échec par les professionnels sort malgré tout sous la houlette de Laurent Voulzy, et remporte un succès qui tranche avec la morosité du monde du disque. Malheureusement, Nolwenn ne s’intéresse à à la culture bretonne qu’après la sortie de l’album, suite à l’accueil frileux par le monde de la musique traditionnelle. Propulsons-nous 6 mois plus tard, sur le plateau de télé de Taratata présenté par Naguy, avec la chanteuse des Corrs, Andrea Corr.
Nolwenn Leroy a pris des cours de gaélique et de chant depuis son album. Mna na Eireann en duo commence à ressembler à quelque chose. Je vous conseille de couper à 2 minutes, après c’est un arrangement un peu dépassé. Harpe dure et sans âme.
Andrea Corr un peu décevante.
Le troisième couplet en duo est plutôt joli, malgré une Nolwenn Leroy qui s’écrase en expression derrière Andrea, aidée par le technicien son qui la sous-mixe.
Cette évolution démontre sa volonté de corriger le tir. Ne la jugeons pas avant son prochain album. Si elle enchaîne une chanson sans fermer les yeux et sans pencher la tête, elle aura fait un grand pas.
L’histoire et l’environnement de la chanson
Une chanson exceptionnelle par son thème (le combat silencieux des femmes dans la révolte contre les anglais, remarquée au XVIII° siècle, à une époque où on n’accordait pas beaucoup d’importance à l’avis des femmes sur les questions politiques et martiales) et sa mélodie qu’on croirait tirée du fond des âges. La présence forte d’une égérie féminine associée à la guerre est très caractéristique de la culture celtique. Elle rappelle les déesses qui planaient au-dessus des champs de bataille telles Morigan, et les formatrices en art martial comme Scáthach.
On retrouve cet encouragement des femmes pour les hommes dans de nombreuses chansons comme Siuil a Ruin où une femme se ruine pour permettre à son compagnon d’aller faire la guerre.
Paroles
Mná na hÉireann
Tá bean in Éirinn a phronnfadh séad damh is mo sháith le n-ól
Is tá bean in Éirinn is ba binne léithe mo rafla ceoil
No seinm théid; atá bean in Éirinn is níorbh fhearr léi beo
Mise ag léimnigh no leagtha i gcré is mo tharr faoi fhód.Tá bean in Éirinn a bheadh ag éad liom mur bhfaighinn ach póg
O bhean ar aonach, nach ait an scéala, is mo dhaimh féin leo;
Tá bean ab fhearr liom no cath is céad dhíobh nach bhfagham go deo
Is tá cailín spéiriúil ag fear gan Bhearla, dubhghránna cróinTá bean a dearfadh da siúlainn léithe go bhfaighinn an t-ór
Is tá bean ‘na léine is fearr a méin no na tainte bó
Le bean a bhuairfeadh Baile an Mhaoir agus clar Thir Eoghann,
Is ní fhaicim leigheas ar mo ghalar féin ach scaird a dh’ólWomen Of Ireland
There’s a woman in Ireland who’d give me shelter and my fill of ale
There’s a woman in Ireland who’d prefer my singing to strings being played
There’s a woman in Ireland who’d prefer me leaping than laid in the clay
and my belly under the sodThere’s a woman in Ireland who’d envy me if I got naught but a kiss
from a woman at a fair, isn’t it strange, and the love I have for them
There’s a woman I’d prefer more to a battalion,
and a hundred of them I will never get
And an ugly, swarthy man with no English has a beautiful girlThere’s a woman who would say that if I walked with her I’d get the gold
A woman in night dress whose mein is better than herds of cows
With a woman who would deafen Ballymoyer and the plain of Tyrone
And I see no cure for my disease but to give up the drink